19/07/2024
Ou dans ma résidence senior je me laisse glisser : avec les autres, dans les seules activités proposées, dans le petit périmètre de la ville, dans la routine des mêmes commerces, des mêmes cafés, des mêmes galeries d'art, des mêmes temples et des mêmes églises.
Ou je me bouge et vais seule vers du connu rencontré autrement et vers de nouveaux possibles, inconfortables et incongrus mais pleins de trésors. Par exemple, pourquoi ne pas se rendre au-delà de Bâle en train avec ma "carte Sncf de vieille" vers un lac en Suisse, comme cela juste pour un aller et retour dans la journée, sans aucun bagage ?
Jamais partie en vacances depuis mon entrée dans la vie d'adulte avec revenus modestes, j'ai eu la chance de mettre au point cette formule de voyages heureux en voiture. Pourquoi ne pas poursuivre en senior indépendant par le train ? Pourquoi ne pas innover puisque c'est de toute façon autrement.
J'y gagne : en nouvelles découvertes qui ensuite m'habitent dans mon studio ; en souplesse physique agréablement ressentie dans chaque geste ; en liberté psychique puisque j'ai un super plan B quand des amis soudain se décommandent, requis par leurs obligations familiales, ce qui pour une femme seule est fortement déséquilibrant. Libre comme le vent, je puis aller vers un autre bonheur à la minute même.
Or qui peut aller, et surtout aller seul, peut rester, et surtout rester seul. Il n'est plus de relation abandonnique ni aux autres, ni à soi.