19/01/2024
Les personnes âgées retirées en des lieux inaccessibles sans voiture demandent : « Tu viendras, tu reviens quand ? » Ceci me souciait.
J’ai dit la situation nouvelle sans voiture et l’ai expliquée. Puis, je suis allée plus loin, posant ce qui est de toute façon, voiture ou pas, est, au point où j’en suis dans mon parcours existentiel épousé et voulu : je ne veux plus m’engager.
Ce n’est pas un abandon, ce n’est pas non plus la fuite de mes responsabilités dans l’ordre de la relation. C’est conscience que je n’en ai plus ni la force, ni, par voie de conséquence, le goût. C’est conscience du réel, catalysée par mon dernier accident. Je souhaite, ressentant de façon plus fine que jamais, que tout à l’heure je serai peut être morte, laisser avec les autres, chéris - oui chéris, tendrement chéris, tous, et sans forcement aucun de moi-même en cette tendresse ! - l’avenir ouvert, complètement ouvert.
Ceci, je l’ai mis en place pour la première fois aujourd’hui, dans un beau dialogue avec une aînée. Je choisis de l’étendre à toutes mes relations, par respect pour elles et pour moi dans le temps qui est maintenant autre à mon âge. Mes relations à autrui et à moi-même requièrent, pour leur beauté, cette prise en compte lucide du réel.
Un autre respir ouvre mes poumons au moment où j’écris ceci, plus ample. Curieux : de l’accident, les seules séquelles que j’eus pendant un mois furent douleur au côté dans l’inspir et l’expir.... Le baptême de l’accident, c’est aussi cela : la reprise du souffle en plus grand après immersion !