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16/12/2023

La vie m'a fait précocement faire, me bousculant, mais au bon moment puisque cela coïncide avec l'habitation nouvelle au centre ville à Strasbourg, la plus grande partie du chemin que j'aurai de toute façon à faire quand le grand âge, proche, contraint au deuil de la conduite-auto.

La vie me donne de faire ce travail à l'âge où je dispose encore de toutes mes capacités d'adaptation et d'inventivité pour l'autonomie avec ou sans véhicule personnel. 

Dire : « Oui, je dépose la voiture maintenant, de mon plein gré. » est plus facile à faire que de se soumettre à l'avis voire l'injonction médicale le moment venu. 

Refaire ce chemin serait terrible, à cause des routes la nuit pour la longue présence au monde et à soi, des aires d'autoroute le jour pour l'écriture parmi ceux qui vont, des vignes et des églises à l'écart pour la prière, une prière unique tant aimée. Ce chemin est fait, je ne me retournerai pas. Sans regrets, sans me laisser comme la femme de Loth par nostalgie figer, je me détourne et vais de l'avant, consciente, certes, qu'il est des paysages de mon existence que je ne reverrai plus et que celle-ci sera remaniée pour cette raison même. 

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