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26/06/2022

Je garde, de mon engagement dans la soixantaine, ce propos, que j’avais alors : « Le moment venu, je ne partirai pas à la retraitej’entrerai en retraite. Oui, cette démarche spirituelle, je la veux toujours. Elle vous donne la chance de connaître une autre vie, très intense.

Je confirme également ceci. L’âge de la retraite est, si nous vivons jusque là, parcours plus différencié que jamais. Antérieurement, au milieu des contraintes du réel qui fut le nôtre et dans la mesure du possible, nous avons posé les choix - ils peuvent avoir été de non-choix - qui maintenant informent nettement et singulièrement notre présent, notre corps, notre espace de vie, notre vécu psychologique du temps, nos engagements et nos distances et mises à distance. 

J’ajoute que, si nous avons osé déposer ce qui fut nos responsabilités et avons osé partir, aller, sans les exosquelettes ni de la profession ni de la famille, c’est vraiment difficile. Je savais risquer non plus le burn out mais le bore out et le brown out. C’était bien vu. 

En ce contexte, la pratique du sport et de la prière, que je me suis imposée avec le sourire mais très sérieusement, m’est une prophylaxie efficace, sans doute la prophylaxie, qui me permet de ne pas importuner les actifs, en termes plus clairs, de leur fiche la paix. 

Je continue voire amplifie cela, qui n’a aucun sens pour moi et pourtant me structure, au bénéfice de tous. Mon contact quotidien, distant, avec les « jeunes » - celui de vieille à l’écart, sans lien aucun avec eux, mais toute proche et accessible le temps d’un rire sur moi-même - aussi m’est garde-fou. Sortir, sortir, sortir, même et surtout si je n’en ai pas envie, ou même si, à l’inverse, je me soupçonne de fuir ainsi ma solitude ! Aller rencontrer, rencontrer, rencontrer encore, même si la personne ne partage ni mes idées, ni ma condition ! « Exister » signifie littéralement, à juste titre : ″se tenir fréquemment sur son seuil″. 0ui, c’est un fréquentatif !!!

fleur2