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02/05/2022

Ma façon de vivre mon premier temps de retraite s’affirme puisque je passe des intuitions au concret, avec engagements de première année validés pour l’an prochain. C’est à ma façon. Il en est d’autres, justes et belles aussi. 

Ma façon est faite de prière portant tout, d’amour de soi cultivé de plus en plus fort, de rencontres très ponctuelles mais radieuses de part et d’autre avec les jeunes générations, et d’engagement social sans importance aucune quant à la rentabilité mais bon, bon pour tous, je crois, pas seulement pour moi.

J’avance là, non par générosité mais parce que je le veux, jusqu'au bout de ce que je puis supporter. Je le fais à la fois pour regarder la mort en face, sans défi aucun, autant que je l’ose néanmoins, et je le fais pour rejoindre les frères en humanité aux prises avec nos détresses communes, faites de pertes, de solitudes et de peurs et de hontes. C’est tout simple et audacieux. J’avance, les mains nues, vulnérable, mais formée.

Il n’y a là aucun exercice du pouvoir. Et pourtant…. L’autre rencontré me donne place - quel statut ! - dans son regard qui, normalement, à cause de son passé ou de son présent humiliant, se détournerait. Il n’y a là aucun profit financier. Et pourtant… L’autre rencontré me couvre d’argent et d’or en la luminosité de ce regard qu’il n’a plus au quotidien. 

Lui, pauvre, et moi, pauvre, sommes chacun roi : roi aux pieds nus, roi méhaigné, roi ayant fauté, roi malheureux et pourtant roi, et peut-être roi heureux d’une autre façon, en tout cas en ce moment ponctuel debout, élevant la coupe. C’est prodigieux !

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