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18/07/2020

Avant, quand j’étais en responsabilité, il y avait et je me donnais des cadences rudes, ceci pour soutenir le devoir d’être tel que je le concevais en responsabilité. C'était juste. 

Aujourd'hui, où j’enseigne encore et me sens toujours responsable, mais bientôt sur le versant du retrait et devant déjà commencer à m’effacer, ce peut être, ce doit être plus souple. Voici qui me prépare au jour, proche, où il n'y aura plus aucune attente à mon égard et donc plus aucune structure porteuse. Je prends acte. 

  1. Il y a ce que je maintiens. Ma qualité de vie, alors que je suis « du soir », même en temps plus relâchés, est bien supérieure si je continue à me lever à 4h, au plus tard 5h du matin. Pour ne pas me priver des premières heures du jour, je garde ce rythme, le rythme professionnel qui fut mien. 

Comme je ne veux pas gêner les autres, pris encore, parce que plus jeunes que moi, dans les rythmes de TGV, je veille à rester dans les cadences pour tout ce qui les concerne : mes déplacements, mes gestes, les rendez-vous. Par respect, à la fois de qui m’écrit et de moi-même, je réponds aussitôt au courrier, manuscrit, électronique. Mes factures sont tout de suite payées comme « avant ». Parce que je veux savourer mon quotidien, courses, ménage, repassage, ordre, notamment dans les parties non visibles de mon appartement, remplacement de ce qui se détériore, paperasse, lavage de la voiture n’attendent pas. Pour ne pas m’encombrer, j'élimine tout de suite et régulièrement, beaucoup. Relativement à ma santé, désireuse de rester autonome le plus longtemps et le plus délicieusement possible, je réagis dès qu’un symptôme apparaît.

  1. Il y a ce que je modifie. Tout en maintenant le cadre général d'un emploi du temps ancien rôdé pendant les vacances et en confinement prolongé à l'heure du coronavirus, je peux me donner plus de souplesse. Je peux déplacer l'exercice physique et le ménage quotidiens à une heure variable, plus tardive. Je peux manger plus équilibré, non dans les apports, qui furent toujours judicieux, mais dans la répartition horaire. Je peux me coucher aussi tard qu'«  avant », l'appréhension du lendemain en moins, puisqu’en cas de fatigue, je pourrai louvoyer. Je puis enfin m'attarder avec les autres et les rencontrer de façon plus inopinée.

  1. Il y a ce que j'apprends. Bien des choses ! J'observe que je dois lutter contre la tension, normale, structurelle, causée par l'absence d'emploi du temps sur longues périodes sans aucune rencontre. Cette tension est source de fatigue, une fatigue démotivante. Elle est certes passagère mais dangereuse. Elle peut, non gérée, entraîner bientôt un certain dégoût, curieux, paradoxal, fait en même temps d'apathie et d'ennui. Il y aura alors simultanément l'envie de ne rien faire et le temps long qui ne passe pas ! Très, très désagréable ! A moi d'anticiper, de prévenir cela.

Parmi les mesures préventives, il y a celle-ci. Si soudain je me sens la force de faire le ménage programmé dans la journée, il vaut mieux que je saisisse aussitôt l'occasion. Je passe donc aussitôt à l’acte. Je sais d’expérience que, dans cinq minutes, je n’aurai plus cette fougue !

Inversement, quand je n’ai pas envie de faire quelque chose, je le fais tout de suite aussi. Je suis trop fatiguée pour faire du vélo elliptique ? C’est le signe que je ferais bien de m'y mettre. Effectivement, je suis en forme après !

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