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05/09/2019

Je garde, de ma mère, ce trait : elle voulait, au soir de sa vie, être « une vieille dame qui sent bon ».

Elle y est parvenue. Je voudrais étendre cela à tout le travail d’entrée en vieillesse.

Vieillir avec grâce, je le conçois en effet comme un travail léger, à l’école de ce que j’appelle dans mes livres « la spiritualité du parfum ». Ne parle-t-on pas de l’esprit d’un parfum ? Mon maître de vie - devenu mon conseiller beauté - n’a-t-il pas pour nom Christ, ce qui veut dire ″baume″ ? Ne suggère-t-il pas : « Quand quelque chose à quoi tu tiens t’est retiré, te faisant jeûner, parfume-toi et … » Mt 6, 17 ?

Le parfum me dit : « Sois à la fois dans l’invisible et le sensible, dans l’immatériel et le charnel, l’évanescent et l’obstiné. Sois dans le judicieusement choisi, c’est-à-dire en accord avec toi, et pourtant dans l’ignorance de toi-même, puisqu’on ne sent pas l’accueil que fait sa propre peau aux senteurs. Sois à la fois dans le tout à fait personnel et dans le au bénéfice de tous, le bon parfum étant cadeau fait et à soi et aux autres. Enfin, surtout : Lance-toi ! Un parfum gardé se gâte ; la seule façon de le faire advenir, c’est de consentir à le mettre donc consentir à le perdre. Vis, vis, vis encore et toujours, sans thésauriser, en riche pauvreté ! »

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