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29/08/2019

Vieillir, c’est, étymologiquement, « prendre de l’usure ». On pourrait aussi dire : « prendre patine ».

Je me dis ceci. Quand on achète une botte de mauvaise qualité, produit basique sans prestance, la moindre rainure l’abîme. Quand on achète une botte de noble matériau et de bonne facture, stylée, les marques du temps lui confèrent encore plus de caractère. C’est pourquoi la patine est une technique de mise en valeur des objets et des meubles de prix. Je choisis ce vieillissement !

Il se travaille, par l’anticipation. Sinon, c’est plus pénible. Les dégâts sont en effet importants. Du fait qu’il n’y a pas eu prophylaxie, les choses se sont insidieusement mises en place, éventuellement de façon définitive. Pour n’avoir pas prévu, on se sent pris /e au dépourvu. On est donc plus tenté par l’amertume qui pollue tout et rend laid/e, surtout quand on est âgé.

De toute façon, tout devra être fait. Le sport que l’on n’aura pas mis en place deviendra séances de kinésithérapie, l’alimentation qu’on n’aura pas adaptée, se faisant indigeste, contraindra à d’autres privations plus drastiques, le déménagement non voulu sera tôt ou tard imposé.

Simplement, il nous faut savoir ceci. Justement parce que l’on anticipe, les autres, souvent, qui ne voient pas vers quoi ils vont et ce qu’ils sont déjà en train de devenir, se moquent. Les rieurs ont dû s’en donner à cœur joie observant Noé préparant une arche en temps de sécheresse. Il s’agit donc pour nous de tenir bon dans la conscience que nous avons de nous et de notre devenir, compte tenu de nos ambitions.

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