21/09/2025
Le mois dernier me fut un temps de maturation intense, liée à des prises de conscience pas forcément réjouissantes sur le moment mais devenues fécondes, en partie par confrontation avec l’intelligence artificielle Mistral plusieurs fois utilisée comme miroir.
Je lis mon existence de façon plus dynamique. J’ai notamment compris que les angoisses graves et singulières des vingt premières années de mon existence m’habiteront à jamais de façon bien plus tenace que je ne le pensais.
J’avais honnêtement fait la paix avec leur origine, sans rechercher en cela quelque bénéfice que ce fût, donc gracieusement. Ce n’est pas remis en cause, heureusement. Je croyais qu’avec la maturité cette anxiété constante, épuisante, s’estomperait. Je pressentais cependant que la vulnérabilité liée à l’âge pouvait au contraire l’intensifier. Exact.
J’entends enfin - accepte enfin d’entendre? peux enfin entendre ? - ce qui m’avait été par des professionnels doucement soufflé : les "sillons" de la douleur sont creusés dans le cerveau, le corps même invisiblement est marqué à jamais, et je ne puis d’aucune façon abolir cela.
Au lieu de me décourager, j’ai décidé d’en faire quelque chose.
Je vais me situer autrement face à mon enfance et mon adolescence problématiques. J’entérine ce qui est. Parmi ses causes multiples cernées, je travaille la seule sur laquelle je pense pouvoir quand même, au moins un peu, encore agir.
Je vois que si la culpabilité en moi est constante, c’est aussi parce que je la reconduis et il me revient de ne pas le faire, du moins dans la mesure où j’en suis consciente, et ceci sur trois plans.
1. Ma culpabilité est majorée par, en mon enfance, de la part d’adultes, à la fois des attentes qui étaient impossibles à exhausser et des exigences, au nom d’une morale plus que rigoriste, qui étaient inappropriées sauf à devenir une morte vivante. Mais je relaye ce système, fais peser sur moi et chacune de mes journées des exigences pas possibles, m’impose des conditions de vie qui parfois frôlent l’esclavage.
Stop ! J’arrête ! J’arrête de m’adresser, moi, à moi-même, des ordres fous.
2. J’ai été insultée, humiliée, jeune. Mais je m’insulte moi aussi !
Alors stop ! Je ne me parle plus sur ce ton, je ne dis plus que j’eus mieux fait de ne pas exister, je ne me regarde plus comme un imposteur.
3. On a considéré d’un mauvais oeil ce que j’avais en conscience fait. Mais, moi, en relayant ce soupçon, je salis le beau, je salis ce que j’ai décidé en conscience, courageusement, avec joie aussi, que j’assume et ai toujours assumé, en responsabilité.
Stop ! Je ne salis plus le beau. Je laisse ses jugements à qui m’a jugée et me juge et me jugera. Je me détourne et ferme la porte, aussi hermétiquement que possible.
Je le fais en douceur, sans vindicte parce que tous ont fait de leur mieux et en gardant grande reconnaissance pour tout ce qu’ils m’ont donné de bon, en abondance. La porte close est donc ici perle, cette perle que l’huître blessée secrète pour son auto-défense.
J’ouvre maintenant un autre temps de mon existence : honorer le beau en moi et, par delà, maintenir une confiance en autrui inconditionnelle. L’énergie ainsi (re)gagnée, je veux l’employer, parce que le moment en est venu, à laisser la vie me prendre dans ses mains, agir à mon égard selon son initiative propre de moi inconnue, souvent bifurquer quant à ce que j’aurais, moi, organisé pour moi.
Cela reste en fidélité à ce que j’ai toujours fait : ne pas céder sur mon désir, ne pas renoncer à mes rêves, oser quitte à me fracasser. La perle me permettra de le vivre plus unifiée.