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07/02/2025

Le réveil demeure très difficile pour moi, le matin très inconfortable. 

Alors, je maintiens les rites de la vie envers et contre tout : j'ouvre la journée par un regard vers le ciel, le soin de ma beauté puis celle du studio. 

En cas d'angoisse forte ou de morosité plombante, je fonce ensuite dans une salle vers du sport ou serre le contact avec la vie mienne par la lecture ou l'écriture dans un café accueillant. Si je suis déjà bien en paix, je demeure chez moi assise au sol en indien devant le grand ciel, une icône ou, récupéré dans un bazar, un beau christ hispanique du 17e, en croix sans la croix, comme nous funambule, en équilibre plus que précaire mais sûr dans la condition humaine assumée. La noblesse de son visage, typé, clos sur lui même, à moi indifférent, me parle, m'envoie vers ma solitude. 

Je pense qu'il serait bon que j'aille plus loin et décide de faire de la journée qui commence un temple, comme je m'y prends pour le soir.

Le réveil demeure très difficile pour moi, le matin très inconfortable ? Au lieu de le déplorer, je puis considérer que c'est une invitation à inventer.  

Le soir, qu'autrefois, passionnée par les seules activités du jour, je vivais mal, ne m'est-il pas ainsi devenu très doux, par travail sur soi, en la contemplation tranquille des moires du couchant, des lamés puis des velours de la nuit, et plus tard encore des lumières de la grande ville ? Ecoute des informations et de leur analyse par des professionnels ; sport encore ; repas léger, le seul, tranquille, de la journée ; courrier ; broderie, lecture, puis entrée dans le sanctuaire du sommeil...