23/01/2025
Alors même qu'en l'âge ma sensibilité, très fine en ma jeunesse, s'est encore accrue, j'ai forci. Je le vois à ma façon"d'encaisser " les réactions hostiles. Elle a évolué, me fait moins souffrir.
En butte à l'agression, j'ai gardé ma réaction première, celle qui consiste à vérifier, vérifier, vérifier encore. Cela ne prend pas autant de temps qu'on pourrait le penser. Je vérifie que je ne me fais pas trop possessive à l'égard de l'autre, voulant qu'il pense comme moi et réagisse comme moi selon mes rythmes propres, très rapides que je ne suis pas "accro" à la personne silencieusement et souvent définitivement distante que ma propre façon n'est pas blessante, destructrice 4. que je ne me monte pas le bourrichon, voire n'entre pas dans une paranoïa ou un délire sénile possibles à mon âge.
J'ai affiné ma lecture des réactions hostiles, suis plus capable de voir qu'elles ne me mettent pas tant en cause qu'elles ne crient, chez l'autre, une difficulté : inconscience, incompréhension, peur devant ma liberté, malaise parce que l'autre me voit faire ce qu'il serait bon qu'il fasse aussi mais ne fait pas, donc culpabilité, réflexe de survie pour ne pas voir, détresse dépressive. Puis-je affirmer que moi-même je n'éprouve sans le dire aussi, parfois, tout cela ? Nous sommes des enfants des hommes, n'ayant pas toute puissance sur nous, et nous faisons comme nous le pouvons.
J'ai renforcé mes stratégies quand je suis en butte à cette hostilité : n'attendre rien de personne ; prendre bien soin de moi pour aller bien et être bien, vraiment bien, minute après minute ; faire la distinction entre ce qui dépend de moi et ce qui ne dépend pas de moi ; prendre acte de ce qui est et que je ne puis changer ; me refuser à la nostalgie d'autre chose autrement (C'est, inutile de pleurer) ; me recentrer sur ce que je veux faire de ma vie et donc de l'instant ; faire inexorablement ce que je pense avoir à faire, pas à pas, un geste après l'autre, en beauté, avec ou sans énergie selon ce qui m'est possible mais pleinement, jusqu'au bout ; mettre ma passion à cela et sourire en douceur ; tenir, tenir tenir en me tenant droite, en harmonie avec mon corps, respecté dans sa dignité en quelqu'état qu'il soit et donc toujours paré ; scander un poème , un psaume ou la prière eucharistique pour en saturer mon cœur que rien d'autre (amertume, découragement) ne pourra donc envahir ; lancer dans les étoiles ; m'abstenir de toute évaluation de l'utilité de ce que j'ai fait, ai été, suis et serai.
C'est toujours à refaire. Que je puisse par avance accepter cette nécessité, confirme que j'ai forci .