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15/05/2022

Elle requiert un gros travail sur soi, la beauté ! C’est parce que l’élégance relève de la simplicité, du naturel, de l’évidence. Paradoxalement, tout ce qui est aisé requiert l’exercice, obstiné ! De même, devenir enfant est difficile, quand on est grand. 

Travailler sa beauté n’est pas perte de temps. Travailler sa beauté vaut la peine, en l’ici et maintenant, pour honorer l’instant. Le fruit se donne jusqu’en la fin, voire au-delà. 

Nos proches en bénéficient parce que les personnes qui ont réussi – ce qui s’apprend - à se sentir et se savoir, jusque dans le vieillissement, le handicap, la prise ou la perte de poids incontrôlables, le fracas, belles, les personnes qui ont obtenu d’elles-mêmes de faire confiance à cette beauté, leur beauté propre, unique, fièrement hors normes éventuellement, les personnes qui ont fait la paix avec leur présence physique au monde, les personnes qui s’apprécient, mieux !, s’estiment en toute simplicité, ces personnes sont faciles à fréquenter. 

Ces personnes belles, intelligemment belles, audacieusement belles, surtout en la perte et dans le deuil d’espérances esthétiques initiales, suscitent ou réveillent en leur splendeur, voire leur majesté, plein d’espoir pour soi, éventuellement plus favorisé au départ par la nature. On se plaît à apprendre d’elles, si savoureuses malgré tout… 

Passants et témoins aussi sont réconfortés dans l’immédiat, le temps de quelques minutes et encore cinquante ans plus tard. La chanson de Brassens, ici, sonne décidément juste : «  Je veux dédier ce poème à toutes les femmes qu’on aime pendant quelques instants secrets… ». 

Pour avoir été là à l’heure de certaines morts, je puis attester que la beauté est venue veiller ces êtres pour qui l’esthétique n’avait pas été un paraître mais un sacrement, relevant, je crois, du «  sacrement du frère ». 

Oui, le travail de la beauté vaut la peine.

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