24/10/2025
Quand les autres sont loin, quand les autres ne réagissent pas, quand les autres semblent oublieux, il y a pour moi le fait d’avoir, en ma solitude, la joie perpétuelle de l’assise en indien au sol devant les grands ciels, bien droite, et souple comme une chatte.
C’est un atout. Il y a là un réel plaisir, appris, que maintenant je sais vivre. Ce plaisir me sécurise, puisque constant, là jusqu’en l’ennui, je puis vraiment compter sur lui. Il me rend indépendante, autonome. Il me permet de ne plus envier personne. Il m’évite d’en vouloir aux autres pour leur absence, de perdre plein d’énergie dans les ruminations hostiles, de devenir amère, voire méchante.
C’est à développer. Un jour, je serai peut-être seule dans une chambre, ne voyant personne de toute la journée. L’assise longue en haute solitude est difficile. M’être exercée à la contemplation – qui, alors, ne sera pas choisie parmi plein d’autres possibles, mais devenue nécessaire si je veux encore faire quelque chose de mon existence - peut grandement me servir le cas échéant.
Ce sera facilité par le fait que je considère dès à présent, au cœur de tant de possibles, que ce sont les moments quotidiens d’assise inutile au sol devant les grands ciels qui, à mon insu, font sens et donnent sens à ce que je fais.




