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08/06/2025

Oui, c'est bien cela, ce qu'elle m' a donné, la Vierge noire !

Dans un aller-retour, je me suis rendue, toute calviniste que je suis, "chez" celle de Cologne. J'avais depuis des années le sentiment d'avoir rendez-vous avec elle, bien que je ne lui parle pas. Je l'ai vue.

Mon entêtement à la rejoindre, alors que je ne savais et ne sais toujours pas pourquoi, m'a protégée du « complexe de la cabane », dont la femme seule de 68 ans en résidence senior et sans voiture fait bien de se méfier. Je suis donc partie, sans bagages comme une terroriste, sans aucune réservation au préalable, ni train, ni hôtel, en Allemagne. Bien !

A mon retour, regardant avec tendresse la ville maintenant d'ancrage pour moi, Strasbourg, je me suis dit que j'y suis encore mieux que partout ailleurs. Très précieuse, cette prise de conscience, pour quelqu'un dont la mobilité, en l'âge, réduira !

Il y eut, tout à fait imprévu, plus important encore. J'avais fait sept heures de voyage ; il m'avait coûté assez cher ; au terme du parcours, j'avais eu bien du mal à trouver l'église abritant la statue. Lorsque je la découvris enfin, cette Vierge noire me parut, disons… , délicieusement décevante. Je n'aimai pas sa facture. Mais je me sentis bien, agréablement bien, auprès d'elle.

J'ai aussitôt pris conscience de la valeur de l'expérience : la Vierge noire me faisait connaître - ô combien utile dans la vie ! -, jusqu'ici inconnu de moi qui suis si impatiente bien qu'obstinée, le plaisir de la satisfaction au fond de l'insatisfaction. Aujourd'hui, revenue chez moi, donc un mois plus tard, cela demeure, très net, viatique pour le reste de mes jours.

La nuit m'a donné le bleu profond caché dans l'obscurité. Reconnaissance, reconnaissance...

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