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18/03/2024

Et voici que me parvient en écho le bref sms d'une sorte de chevalier du Graal en nos jours, un homme de ma génération poursuivant la Quête malgré les déceptions et les lassitudes: « Tenir dans mon désir des ciels... tenir... Tout est dit .»  

Peut sourdre, en l'ermite toujours amoureusement tendu vers les grands ciels, l'indignation s'il voit l'ami, qui en sa jeunesse était épris d'une vie ambitieuse parce que soulevée par la passion, en la maturité s'enkyster dans le conformisme, dont les gériâtres disent qu'il guette les aînés sous forme de repli familial et d'addiction au sucre.  L'ami était si beau, frémissant et impérieux ; l'idéal était si beau, vivable et assumé en couple, en famille, en communauté, le cas échéant, même dans ce qu'on a coutume de considérer comme l'échec. Il y a de quoi éprouver du chagrin. 

Mais cette indignation malheureuse de ne peut durer . La façon dont l'autre s'accomplit ne me regarde pas. Qui plus est, qu'en sais-je ? Que sais-je du secret de son cœur ? Chacun a son chemin et ses rythmes et son heure de confrontation avec ce qui, en sa jeunesse, fut sa passion. Il me revient de respecter l'autre en son mystère. 

Je choisis cette sensiblité, paisible et apaisée en l'incandescence même de mon tempérament, à l'énigme de l'être. Je choisis de contempler non seulement les ciels mais la face du l'autre qui se fait inconnu. Je choisis cette prière active.

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