16/03/2024
22h. Lecture d'un mail répondant à une proposition de revoir de ma part.
Le correspondant est un homme de ma génération, qui dans les trente dernières années de ma vie a beaucoup compté, parce qu'il était un homme de belle spiritualité, ouverte, un homme engagé pour la démocratie, de grande culture, promouvant les arts, un homme entreprenant, audacieux, la tête dans les étoiles, avec quelque chose de juvénile jusque dans l'approche de l'âge parce que ses projets le faisaient toujours curieux.
Brusque désarroi : Même lui ! Oh non ! Pas lui ! Si, même lui !
Ils deviennent tous de "vieux cons" : l'aventure - quitte à se fracasser -, je n'en entends plus parler ; l'aventure – érotique, sportive, esthétique, sociale, politique, spirituelle – n'est plus que are are avec les petits enfants qui comblent.
Effroi, pour moi ! Dans mon vieillissement, le plus dur pour le moment, c'est de constater cela, que je n'avais jamais envisagé. Il y a le chagrin de les voir ainsi, méconnaissables, les doutes quant à moi qui me suis si lourdement trompée en mon estime autrefois, l'abbattement parce qu'il me faut bien reconnaître qu'à quelques exceoptions près, c'est une évolution banale, un phénomêne massif.
Les livres de gériatrie que j'ai lu m'ont toutefois prévenue : La vieillesse ? l'alimentation, le sucre surtout, et la famille, devenant rempart...
Je me reprends. Après tout, aucune importance ! A moi de tenir dans mon désir des ciels.