20/10/2023

Je m'entrevois – et cela me fragilise - sur le seuil d'un vécu difficile avec un être proche, ma sœur, que j'aime très fort, menacée dans sa santé. Pour le moment, on en est aux examens médicaux. Ce n'est peut-être pas grave, il y a là peut-être une fausse alerte, mais un jour où l'autre ce peut être là. Et alors ?

J'ai commencé par aller vers le grand ciel et, avec lui pour témoin, me suis dit, tout en parlant à la Vie : « On est bien d' accord : quoi qu'il arrive dans cette histoire, nous restons unis, je ne te tirerai pas dessus, je ne te maudirai pas. »

Puis j'ai, toujours devant les ciels superbes, réfléchi au pourquoi de ma déstabilisation. Elle résulte d'un manque de confiance en l'autre. Ma sœur est de huit ans plus jeune que moi et il y a en moi quelque chose de l'ordre d'un souci presque maternel pour elle, qui n'a pas lieu d'être. 

Nouvelle décision en la prière : « Je lui fais confiance. Quel que soit le passage, elle saura naviguer et passer ! »

Décision suivante : j'approfondis ma compréhension du pèlerinage, à partir de l'étymologie de ce mot, et vis l'étrangeté pérégrine, que Baudelaire, son poème sur les nuages en témoigne, a si bien comprise. Elle m'amènera à mieux ouvrir les bras. 

Ouvrir les bras ? Oui. C'est plus que les mains ouvertes du lâcher prise. C'est autre encore, amoureusement jusque dans le terrible christinien. Je choisis d'ouvrir les bras, avec tout ce que peut être ce geste magnifique. 

Une fois de plus, aujourd'hui la prière est pour moi vraiment le lieu, ce Macom où tout se met en sa place, où moi-même je (re)trouve la mienne - ce qui laisse à l'autre l'espace de sa respiration, de son inspiration, en son aventure propre - et sais comment positionner mon corps, qui me remercie, même si ce stretching spirituel ne lui est pas facile. 

Précieuse prière...