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26/09/2023

Je me disais, il a quelque jours, dans la confrontation lucide avec mon vieillissement , que non seulement j'étais has been , mais, maintenant, j'étais carrément finie. Ce n'était pas forcément sinistre, mais quand même dur.

J'ai fait face, empoigné pour un corps à corps, un corps en corps -le mien et celui du destin- ce qui s'annonce. J'ai posé les premiers jalons d'une réinvention de soi en beauté. J'en suis venue à me passionner pour l'aventure...

Hier, comme je me glissais sous ma couette dans mon beau lit drapé de lin rose, berceau et sanctuaire, au montant Ikéa tatoué, or cuivré sur fond blanc, de feuilles de hêtre ravissantes, réalisées par une artiste, j'ai soudain entendu autrement mon : « je suis finie ».

J'en ai souri de bonheur, pas longtemps parce que dès que je me couche, j'ai toujours juste le temps de dire merci à la Vie pour le jour reçu, pas plus, le sommeil m'accueillant aussitôt. 

Oui, je suis finie au sens où je ne suis plus du monde des actifs, de ceux qui fondent et organisent, où je ne peux plus envisager d'être parmi les aidants, où je ne suis plus dans la course des jours, où je n'ai plus un corps jeune, plein jusque dans son caractère longiligne. Mais je suis aussi finie au sens où la femme en sa maturité que j'avais à être est allée jusqu'au bout de son développement. 

Je suis, en toute modestie, finie au sens où cette femme est accomplie, au sens où il n'y a plus rien à rajouter. Magnifique ! Je suis finie afin de disposer maintenant de la grande liberté nécessaire pour ma réinvention, avec toute l'énergie et toute la capacité d'attention requises. 

Quel chemin parcouru entre mon premier « je suis finie »  et celui-ci ! La prière, c'est une belle aventure, ou plutôt l'aventure se faisant belle en dépit de tout, grâce à l'audace d'être soi. 

fleur2