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20/07/2023

Ce matin tôt, à 66 ans, pour la première fois dans mon existence, est montée en moi vers Dieu cette parole : « J’arrive à vivre. » Et j’ai souri. 

Je me sens là sur un seuil, accédant à un vivre de qualité encore tout autre. 

Comme par hasard, j’envisage brusquement une évolution de ma coiffure : plus courte, plus résolue encore, et cependant toujours bien féminine.  En avant ! 

Le soir, j’ai rendez-vous chez mon médecin généraliste, un homme de ma génération, solaire, exigeant, qui me soigne avec une efficacité à la fois tranquille et vigilante. Ayant coutume de régulièrement lui dire ce qui va bien - c’est remarquable, pour la dynamique de vie ! -, je lui fais part de mon « J’arrive à vivre » advenu le matin-même à 66 ans. Il me regarde un temps silencieux, sourit. 

Je sens qu’il mesure ce que cela veut dire de vécu difficile en arrière-plan, que cette souffrance de tous les instants une existence durant lui est étrangère et cependant tout à fait pensable, qu’il entend avec un respect paisible et se réjouit. Je suis là priée par ce médecin dont je ne sais pas la spiritualité et je suis en lui priée par la vie.

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