07/03/2023
Je viens à un rythme indéfini mais plus souvent et plus brièvement que quand je rejoins une personne en délire. Je ne brode pas, alors.
Je reste assise bien droite, silencieuse, après avoir décliné mon identité et dit mon désir d’être là. Je ne pars pas sans avoir nommé, doucement mais sur un ton ″normal″, ce qui est beau, et dans la personne que je rencontre en ces circonstances, et dans sa chambre, qui parle d’elle, de moi inconnue.
La personne est couchée, les yeux clos, en fin de vie. Je ne la touche pas. Je viens et reviens inlassablement et demeure, sans rien faire et pour rien. Souvent, je prévois un quart d’heure mais reste une demi-heure.
A me tenir ainsi, immobile, en silence, à côté voire devant, je vis en mon corps et mon esprit ce que j’éprouve face au Saint Sacrement. Rien d’idéalisé, et pourtant le sacré. De fait, je crois que c’est la même chose, être devant cet/te inconnu/e qui meurt et prier devant le Saint Sacrement. Il y a, en dépit de tout, le même Soleil.