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04/12/2022

Quand l’autre me déçoit, la prière du Notre Père, au plus tard le soir de l’incident, m’est une aide précieuse,essentielle. 

Je me dis : « Il/elle aurait dû à mon égard… Il ne l’a pas fait. Il y a dette envers moi. Dette ? Hé bien, je choisis de remettre. » 

Je le fais, explicitement, à voix intérieure, tout de suite. Ce n’est pas encore par bonté, alors. 

Si je remets, à ce moment-là, c’est parce que je fais confiance à Christ qui m’y enjoint. N’est-il pas fierté, intelligence, et humour ? Cela vaut la peine de suivre ce qu’il me suggère. 

Or, justement, par fierté, je ne veux pas m’abaisser à larmoyer à cause de quelqu’un qui m’a fait du mal. Qui plus est, j’ai expérimenté que la remise des dettes supprime chez moi le ressassement et me restitue l’énergie en lui enkystée. 

Quelques instants plus tard, me voici libérée, capable de prendre plus de distance avec ce que j’ai vu, capable de me dire : « Après tout, ce ne sont pas mes affaires, mais celles de l’autre. Je lui en laisse la gestion sans m’en mêler. » Ce faisant, je rectifie ce qui fut, sur le moment, mon erreur. Je mettais mon centre de gravité en l’autre. Je le replace en moi. Alors, je m’habite à nouveau en plénitude.

Un peu plus tard encore, me voici libre ! Le signe pour moi en est que je puis penser : « J’ai trouvé le comportement décevant. Mais qu’en sais-je ? Je n’ai pas connaissance ni des circonstances à l’arrière-plan pour l’autre, ni de ce qu’il a compris dans l’instant, ni de ses intentions dans son faire ou son absence de faire, ni de ce qui est au fond de lui, éventuellement de détresse ou de limitation. J’ignore aussi quelle est « son heure », c’est-à-dire celle de son épiphanie, en laquelle la part belle de son être caché resplendira. » Je vis dès lors tranquillement et puis revenir à ce que je veux faire de ma journée en fonction de mon projet de vie personnel. 

Quand j’en suis là, ce qui advient finalement vite, la libération est devenue liberté et pour moi, et pour l’autre laissé à sa vie à lui, et pour notre relation. 

C’est tout bénéfice pour moi ! Paradoxalement, avoir remis la dette m’enrichit. Oui, pour moi, « Remets-nous nos dettes comme nous-mêmes remettons. », c’est fort ! 

On a le droit d’être bon par fierté et par intelligence, et pour l’humour.  

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