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03/07/2022

Le passage paulinien «  Je ne fais pas le bien que je veux, mais je fais le mal que je ne veux pas » Ro 7, 19 m’a toujours terrorisée. Je l’ai toujours entendu ainsi : «Eve de malheur, Eve mauvaise, je ne fais pas le bien que je veux faire mais fais immanquablement le mal, inconsciemment souvent, le mal que je ne veux pas faire. »

Je reprends le propos paulinien aujourd’hui autrement, tenant ma lecture culpabilisante à distance. Je ne fais pas intervenir le mal et le bien, surtout pas style western. Je reste dans du neutre. Je le fais en relecture de mon existence. Me voici donc en pleine prière.

« Je ne fais pas ce que je veux » : Jeune adulte, j’ai voulu pendant des années me suicider, pour ne plus souffrir et pour débarrasser les autres de moi. J’ai tenté de passer à l’acte bien des fois, recourant à cinq moyens, sans y parvenir. Au dernier moment, j’avais trop peur de souffrir et trop peur de me rater. Résultat : je vis, «  je fais ce que je ne veux pas ». Je l’ai toujours ressenti commeune lâcheté. Mais j’ai pris acte : puisque je n’ai pas réussi à me tuer, j’ai à assumer, donc à vivre en embêtant les autres le moins possible. 

Je mets bout à bout : « Je ne fais pas ce que je veux ; je fais ce que je ne veux pas ! » et « je vis, mais (…) c’est Christ qui vit en moi ! » Ga 2, 20. Alors, je lis mon existence autrement : Je n’a pas réussi à me suicider donc « Je ne fais pas ce que je veux » ; je vis  et vis avec une faculté de résilience qui, compte tenu de mon enfance et de mon adolescent et de ma vie de jeune adulte, sidère voire fascine les psy , donc «  je fais ce que je ne veux pas ! » parce que dans tout cela je suis dépassée et portée par une énergie qui m’habite et n’est pas mienne, qu’on pourra nommer Christ. 

Oserai-je lire mon existence et, ce qui est encore autre, ma vie ainsi ? 

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