08/07/2025
Oui, j'accepte l'angoisse et même reconnais sa valeur en mon existence, mais seulement dans la mesure où elle m'incite, voire me force , à aller plus loin, au plus profond et au plus haut.
Je veux, comme le dit le poète Zéno Bianu, « aller avec/ dans la terreur/ et la merveille » ( Infiniment proche, éd. Fata morgana, 1998, p. 17), « parfaire/ la vie/ aux braises de la peur » (Id. p. 51, parfaire au sens, pour moi, de "faire jusqu'au bout"). Quitte à en être exténuée.
Mais pour pouvoir avancer en cette ambition spirituelle, il me faut ne pas me laisser aggripper et enfermer et figer par l'angoisse. C'est de cela que je veux sortir, d'une grippe de l'angoisse !
Qui met ici en place la grippe ? Est-ce l'angoisse qui m'agrippe ou moi qui m'agrippe à quelque chose ou quelqu'un et, de ce fait, suis grippée d'angoisse ? L'étymologe de grippe dit qu'on n'attrape pas la grippe, que c'est elle qui nous agrippe. Moi, je pense que la griffe de l'angoisse ne me saisit que si je m'agrippe, moi - oui,moi !- à quelque chose ou quelqu'un, ce que le seul « lâcher prise » ne résout pas.