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07/12/2023

Assaillie par le souvenir ancien des réveils d'effroi en mon enfance et mon adolescence dans des conditions difficiles, je peine chaque matin. Angoisse, fatigue et morosité. Depuis toujours, autant que je me souvienne.

Je sais cependant le chemin maintenant : se faire belle au saut du lit, sport, prière dans le studio où tout est propre et en place, si possible – càd si l'angoisse n'est pas trop dangeureuse -, m'asseoir en indien pour contempler les grands ciels et leurs nuages toujours en mouvement, et sortir dans un café pour un temps d'écriture, d'écriture pour... rien. 

Je trouve donc ma voie hors du mal - être initial et tout est bien, pourtant cette chronicité dont je ne parviens pas à me débarrasser m'agace. Elle est pénible à vivre qui plus est. 

Je n'en veux pas à mon passé, je l'aime tel qu'il est. C'est à moi que j'en veux. Je m'en veux pour mon incapacité à entrer tout simplement et tout joyeusement dans ma journée, en ce temps tardif de mon existence, tant d'années après le difficile. N'ai-je pas une très belle vie, privilégiée à tout point de vue, que j'aime et qui me passionne ? 

Aujourd'hui, j'observe ce qui a lieu là. C'est comme si j'étais une chatte devant chaque matin retomber sur ses pattes. 

Je me risque à en parler avec un médecin exigeant, peu enclin aux lamentations . Parler, c'est déjà sortir de la honte. Et voici qu'il confirme - « C'est normal. Le traumatisme fut tel ! »

C'est bien cela, être chatte ayant chaque matin besoin de temps pour retomber sur ses pattes.  Et pourquoi pas ? 

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