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14/02/2023

Résultat de l’examen médical : bon. Et après ? J’ai cinq atouts pour cet après. 

  1. Les médecins, quand j’ai dit combien j’ai trouvé le parcours sur les deux mois difficile, surtout dans les deux derniers jours, d’autant plus qu’il se reproduit fréquemment pour des raisons génétiques,  m’ont fait comprendre que ce fut, que c’est éprouvant même pour eux. Savoir que je ne me suis donc pas ″monté le bourrichon″ m’aide. C’est bon pour l’estime de soi, toujours à protéger.
  2. Le contrecoup d’un tel vécu finalement heureux est redoutable. Il arrive que les femmes, ainsi affrontées à la suspicion d’un cancer du sein finalement éliminé, soient saisies de crises d’angoisses. En être avertie me fait prudente. 
  3. J’ose dire autour de moi mon ressenti et l’on comprend. Je me sens, de ce fait, comme une brebis un peu vacillante encore se coulant néanmoins à nouveau en souplesse dans le troupeau. 
  4. Avoir eu à consulter ma gynécologue le lendemain de l’annonce du résultat de l’examen s’avère très efficace. Je comprends maintenant pourquoi, dans le Premier Testament, le malade guéri doit, avant de retrouver la vie sociale, se montrer à un prêtre, donc à un tiers entre qui a dit la santé et lui-même. Ce n’est pas obsessionnel. C’est parce que l’annonce heureuse n’est pas intégrée tout de suite. On est tout content, on est de nouveau dans le flux de la vie, et, en même temps, on a du mal à se sentir hors d’affaire. Il est bon qu’allé chez un tiers reconnu compétent  - qu’il y ait une démarche est important - on s’entende dire plus à froid : « Le sujet est clos. » Je vis cela. 
  5. Lors de l’examen, comme j’attendais, la chemise d’hôpital bleu électrique sur mon pantalon de cuir noir, j’ai décidé de m’acheter un pull à petit prix de cette couleur, ceci que j’entre dans le lourd parcours d’un traitement ou que je sois rendue épargnée à ma vie quotidienne. Je l’ai dit haut et fort, au milieu des rires de sympathie. 

Hé bien, je l’ai fait, le soir même ! Et ça m’aide à sourire. J’attends la livraison. 

Il y a là plus que, dans la légèreté, le plaisir de l’habit neuf, seyant, à venir. 

Cette décision d’achat modeste mais tonique, je l’ai prise dans le moment grave où la mort m’effleurait ; je l’ai prise pour l’hymne à la beauté jusqu’en la mort éventuellement. J’aime cette idée fofolle et j’aime qu’elle ait été concrétisée, très sagement… 

L’heure n’est pas encore au remerciement, même s’il est bien là, dans toutes mes fibres. J’ai besoin d’abord du temps pour le corps, mon corps, puis du temps pour la parole, ma parole, puis encore du temps de l’évolution secrète dans les profondeurs de soi-même, mon temps d’évolution. Je ne me bouscule pas. Je me fais confiance : le « merci » viendra en son temps. 

Ps, essentiel, évidemment : 

Ce n’est pas un pull bleu électrique que j’ai pris mais une doudoune crop, à prix tout doux !    

fleur2