bg

15/01/2023

Il est, pour moi, reçu du christianisme, ce geste qui me glorifie sans que je demande rien : faire le signe de croix sur moi, m’enveloppant en lui, grand drapé, de beau tombé. 

Il est, pour moi, connu de toutes les cultures, ce geste qui, à mes yeux, dissout le terrible : m’incliner de bonne grâce fièrement devant le réel, quel qu’il soit, ce qui n’est et ne sera jamais acquis. J’ai vu prêtres et moines nobles en la liturgie faire ce geste. J’ai vu une femme belle faire ce geste. Il est devenu mien : je le choisis.   

Il est, à moi aussi car appris d’un ange musulman qui me l’a ainsi donné, ce geste, plutôt masculin à l’origine semble-t-il, qui me fait maintenant aimer dire « bonjour » ou « au revoir » : porter la main sur le cœur pour la salutation de l’autre ainsi vraiment rencontré. Délicieux ! 

Il est, pour moi, un geste qui toujours me console secrètement en mes renoncements nécessaires. C’est un geste que l’autre fait à mon égard, quand, recevant à l’occasion de mon renoncement, il sourit, le visage tout heureux, pas pour me dire là quelque chose mais parce qu’il est tout à sa joie. Alors, je n’ai plus mal, c’est magique ! Me protège, en cas de rencontre avec quelqu’un qui exploiterait cela, l’amour que j’ai pour moi-même, fort, heureux, que je dois à ceux qui m’ont aimée et qui m’aiment, à l’enseignement de Christ, le grand frère, et à mon amour de la liberté. 

fleur2