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16/11/2022

Quand je flirtais avec la mort, entre 24 et 35 ans, au temps de la confrontation maximale avec ma détresse réactivée par le travail psychanalytique de veine lacanienne, donc sur fond de grand silence, en proie à de très fortes crises d’angoisses, je prenais beaucoup d’anxiolytiques.

 Depuis plus de 30 ans, même la veille d’une opération chirurgicale, je n’en ai plus.

Je sais que, structurellement, la retraite réactive l’anxiété.

C’est vraisemblablement ce qui m’arrive.

Or, si possible, je voudrais ne pas recourir aux anxiolytiques. Je ne les exclus pas : si notre siècle a les moyens d’atténuer une douleur ou une souffrance, pourquoi pas ?

Mais, pour le moment, l’anxiété et l’angoisse sont tout à fait supportables. Leurs retentissements physiques, certes nombreux et presque constants, ont une intensité faible. Ils ne me gênent que pour l’inquiétude qu’ils engendrent, tant que je ne suis pas rassurée quant au diagnostic.

Qui plus est, sans masochisme aucun, je voudrais, quitte à vivre dans l’inconfort, préserver ma sensibilité en l’angoisse même, sensibilité qu’émousseraient au jour le jour les médicaments. Je veux garder intense l’activité onirique, qui m’est parole adressée toujours belle jusqu’en cauchemars, rarissimes. Je choisis de préserver ma vivacité. Je souhaite m’épargner la fatigue iatrogène, chez moi lourde et glauque, préférant encore l’épuisement de ma lutte avec le stress, du moins en l’état des choses actuel.

Le rêve, ce serait de pouvoir accueillir bientôt les vagues d’angoisse comme un surfeur. Et pourquoi pas ? Surfeur sur vague d’angoisse…. L’image qui vient là est intéressante. A voir ! C’est le cas de le dire !

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