15/05/2023
Il me revient, quand je suis morose à cause de ma solitude, de garder en tête - et dans le cœur- que c’est structurel. Oui, cela fait partie de la vie en solo.
Il me revient, quand je suis morose à cause de ma solitude, de me souvenir que tout le monde est seul, que cela fait aussi partie de la vie en couple et en famille et en communauté, où c’est sans doute plus pénible encore parce que l’on est ensemble et l’on s’attend donc moins à ce que cela fasse partie de la donne. C’est ontologique : être unique, ce qu’est chaque humain, c’est forcément être seul.
Il me revient de ne pas oublier que notre solitude, à chacun de nous, quelles que soient nos conditions de vie, n’est pas une tare mais notre trésor, singulier lui aussi, où git notre splendeur sacrée à protéger et faire agir pour le bien de tous.
Il me revient de garder mon cap : pour quoi ai-je voulu et veux-je m’investir, à perte si nécessaire, parce que cela en vaut le coup ? Quel est mon choix de vie ? Il a un prix. Tout choix de vie a un prix, un prix exorbitant si c’est un mauvais choix, un prix exorbitant si c’est le bon choix. Il me revient de me souvenir de ce que je veux - dont la vie en solo - et d’accepter d’en payer le prix, le prix fort. Si je ne fais pas cela, je dévalue mon existence.
Il me revient de ne pas me fourvoyer : vivre la solitude de mon existence comme un deuxième choix, à défaut de ! Pas question ! Non, c'est mon premier choix et c’est à juste titre mon premier choix ! De fait, ce que j’ai choisi là me va comme un gant. Alors maintenant que c’est, je l’investis et je m’investis moi, dans la conscience de soi heureuse et fière qui se travaille et se cultive par la vigilance quant à sa tenue – celle du corps, des vêtements, de l’alimentation, des habitudes belles- , bien centrée et droite, avec clôture sur soi et réceptivité à ce qui vient.
Si je me sens oubliée des autres, il me revient de, moi, penser à moi, veiller sur moi, prendre soin de moi. J’attends d’eux en vain qu’ils me donnent l’amour de soi dont je suis en manque en ma morosité. Ils ne peuvent me le donner. Moi seule le puis. Il me revient d’y travailler.
Cela s’apprend. C’est assez simple, du point de vue méthodologique. Un premier moment de cet apprentissage consiste pour moi à, quand elle surgit, retourner telle attente précise à l’égard d’autrui vers moi-même. Autrement dit : je voudrais qu’ils me donnent ceci ou cela ? A moi de me le donner, et sans tarder, puisque ce n’est pas caprice !