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04/01/2023

« L’avenir est à Dieu » dit-on souvent. Je sais que ceux qui disent cela devant moi n’enferment pas Dieu dans un concept, qu’ils utilisent ce mot prudemment parce que nous n’en avons pas d’autre.

De fait, le mot est beau, qui pointe étymologiquement vers la luminosité d'un ciel.

Oui, l’avenir est à Dieu. Je crois que le passé aussi est à Dieu. Je crois que le présent est à Dieu. Je me dis que rien ne nous appartient, que tout est donné, reçu, voire imposé, ce qui ne m’empêche pas de refuser, d’accueillir, de faire sien jusque dans la haine ou le défi ou l’allégresse. Si l’avenir est à Dieu, il me semble qu’il convient de beaucoup le préparer. Si le présent est à Dieu, il me semble qu’il convient de beaucoup s’en occuper.

Si le passé est à Dieu, il me semble qu’il convient de beaucoup le protéger, peut-être le réparer et le consoler, en l’après-coup merveilleux. Si l’avenir, le présent, le passé ne sont pas à nous, il n’est pas question d’en faire, d’y faire n’importe quoi.

Si l’avenir, le présent, le passé étaient uniquement à nous, il ne serait pas question d’en faire, d'y faire n’importe quoi. S’ils sont aussi d’une certaine façon pour les autres, tous les autres, que nous connaissons et ne connaissons pas mais avec qui nous sommes structurellement en lien, et si Dieu est l’Hôte de tous nos instants, il n’est pas question d’en faire, d’y faire n’importe quoi.

Nous prenons soin du temps, chacun comme il le peut, non de façon obsessionnelle, mais avec le sérieux, l’intelligence et la grâce qu’y mettent les architectes des maisons antisismiques. Nous ne comblerons pas le vide du non-savoir et serons toujours prêts à démonter la maison pour aller plus loin. Nous sommes même conscients que le ciel est notre seul toit. Nous anticipons et faisons, de bon cœur. Après, c’est sans doute tout différent de ce que nous avions mis en place, parce que c’est bousculé par l’inattendu. Pas grave. Nous laissons filer, avec autant de souplesse que possible.

En cette disposition de l’être, je veux dire à « Dieu » qu’il est perpétuel invité dans les temps de mon existence, passé, présent, futur, et en mon cœur.

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