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04/12/2022

Tu n’en veux à personne, après ce que tu as vécu ? Non. Et pas par bonté. Je n’ai là rien d’admirable. C’est par fierté et par intelligence. Ceci dit, la bonté a le droit d'être fière et intelligente, n'est-ce pas ?

Fierté : Je ne veux pas imiter qui m’a nui. Ce serait lui faire hommage, reconnaître que je l’admire tellement que je veux lui ressembler, voire être lui. Je ne lui ferai pas ce plaisir ! Et puis, je veux rester libre. En vouloir à l’autre, ce serait nourrir une dépendance à son égard. Pas question ! Je pars !

Intelligence : En vouloir à l’autre est pour soi-même destructeur. Je ne veux pas contribuer à ma ruine, poursuivre le travail de sape à mon encontre, m’investir dans le projet de mon ennemi, gracieusement qui plus est. Ce serait idiot. Et puis, je n’ai pas envie de lui faire ce plaisir-là non plus ! Enfin, si je n’en veux pas à qui m’a nui, pas même à qui ne m’a pas reconnue, c’est parce que je me dis que ces personnes ne disposaient pas de la même liberté que moi, se sont trouvées coincées, coincées dans un piège. Ce piège, je ne le connais pas, parce que je ne suis pas elles et je n’ai pas leur histoire. Il était certainement redoutable à juste titre pour elles. Sinon, elles auraient agi autrement.

Non, je n’en veux à personne. Je puis m’épargner ce chagrin. J’ai cette chance ! Ceci me fait encore plus agaçante, parce qu’en jargon psychanalytique « incastrable ». Et je n’en suis même pas désolée… Je n’ai vraiment rien d’admirable !!!

fleur2