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15/10/2022

Au guichet, au standard, nous le savons tous, la personne qui accueille est agressée de toutes parts. Il y a pour elle les impératifs du métier qu’elle soit en forme ou non, travaillée par un souci ou non, ceci dans le flux tendu de son quotidien.

Il y a l’approche de gens souvent à bout, stressés, en peine, devant faire vite, ne la considérant pas toujours comme un être humain mais un outil. Il y a la curieuse loi des séries selon laquelle tout le monde arrive par hasard au même moment et attend attend attend ce qui lui met une pression formidable, le devoir de répondre à tout, vite, avec compétence (sinon les conséquences pour le demandeur seront désastreuses ce que personne ne souhaite), il y a le fait d’être censé tout savoir. Se greffent là-dessus l’inattendu et les couacs internet.

Notre première pensée, quand nous venons pour un service, sera donc, par delà et avant notre question - pourtant évidemment essentielle !-, pour cette personne à l’accueil, en si difficile position alors que c’est une position de pouvoir, d’immense pouvoir : permettre à l’autre d’accéder à ce dont il a besoin, permettre à l’autre d’être lui-même, lui permettre donc tout simplement de vivre !

D’où notre bonjour, un vrai bon jour, réellement adressé, avec un vrai sourire. D’où notre parole préliminaire qui donne la note - au sens musical du terme – de tout l’entretien qui va avoir lieu : « Je ne râle pas ». Se dit ensuite seulement notre demande, souple, aussi brève que possible et pour cela claire, distinguant, dans le rire à l’égard de soi, le subjectif de l’objectif. Notre merci, reconnaissance heureuse, explicite, pour la disponibilité accordée, clôt l’entretien comme une fête. .

Le monde est autre : la démarche administrative ou commerciale s’est faite encouragement de part et d’autres et chacun va plus fort vers la suite de sa journée.

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