05/05/2022
A chaque fois que je rentre chez moi, un flux de reconnaissance monte en moi, pour ce lieu béni, qui m’accueille.
A chaque fois que je vais là vers ma solitude, j’ai conscience de ne pas y vivre un célibat à temps complet par deuxième choix, de ne pas y vivre au rabais, mais de vivre là dans une condition plénière, toute de luxe.
A chaque fois que je rentre chez moi, dans mon petit appartement pour ma vie autre, je me sens favorisée, bénéficiant d’une existence peut-être plus facile que celle des autres.
A chaque fois que je rentre chez moi, où j’ai rendez-vous avec de longues et nombreuses plages de solitude, je sens que ces heures sont celles qui permettent les plus belles rencontres et la fécondité de ma vie pour rien.
A chaque fois que je rentre chez moi, je sais que les autres, d’invisible façon, sont bien avec moi, par delà mes séances de cinéma intérieur Calimero.
N’empêche que je suis aussi parfois - et parfois souvent ! - tentée de prendre la fuite, une fois chez moi, parce qu’il s’agit de tenir en solitude. Aux heures d’angoisse, c’est dangereux, douloureux aussi. Heureusement, qu’à chaque fois, alors, monte en moi la question salutaire, la question qui me permet l’ajustement en grâce : « Que veux –tu vivre ? »
Délicieux…