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18/07/2021

Je veux aimer le bonheur de l'autre. Je l'ai compris, pour pouvoir en être témoin et, avant même cela, simplement pouvoir le voir, a fortiori pour pouvoir l'estimer et l'aimer, il me faut vraiment être heureuse moi-même, profondément heureuse, ce qui requiert un grand amour de soi.

Celui-ci s'apprend. Chacun l'apprend. Il l'apprend à sa façon, que personne ne peut édicter, pas même conseiller. L'apprentissage est donc audacieux. Il est bon de savoir que les moins doués pour le bonheur ne sont pas ceux qui réussissent le moins bien.

Si s'aimer jusqu'en ses profondeurs secrètes donne d’aimer le bonheur de l’autre - et donc d’aimer vraiment cet autre lui-même -, c’est parce que s’aimer soi-même donne de supporter le bonheur de l’autre, permet de ne pas se sentir en reste parce qu'on n'a pas le même bonheur, de ne pas douter de soi parce qu'on n'a pas ce bonheur-là mais un autre, tout aussi valable jusqu’en son éventuelle douleur, tout aussi grand jusqu’en son éventuelle douleur, tout aussi beau dans son éventuelle douleur.

D'aucuns, comme La petite Sirène d'Andersen, ont mal, très mal, et sans doute un temps trop mal, devant le bonheur des autres mais ne le cassent pas, ni en le piétinant, ni en le mettant en doute. Magnifique ! Ceux-là sont bien partis pour entrer eux-mêmes en bonheur, je crois, s'ils s'obstinent, toujours comme La petite Sirène, en leur désir. La Vie à un moment ou un autre se retournera, les regardera et leur dira :”Viens, entre dans ma joie.”

J'ai eu atrocement mal du bonheur des autres et me suis sentie “chat devant la porte”, exclue de la vie. Aujourd'hui je puis témoigner : moi qui suis si peu douée pour la joie, j'ai conscience de disposer à profusion d'un fabuleux bonheur, imprenable.

Je suis sûre de la valeur de mon bonheur. Il est âpre, différent, éventuellement par la société non reconnu, mais tout aussi légitime, tout aussi estimable, tout aussi courageux, au moins aussi beau que celui- autres. Et j'aime leur bonheur à eux, le reconnais courageux...

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