09/07/2020
Tant que je ne sors pas mon agenda, ma proposition, de revoir à quelqu'un est du pipeau. Tant que je soumets ce revoir à un aléa, mon désir est du pipeau.
Si je ne sais pas la couleur des yeux de la personne avec qui j'ai parlé à l'instant, c'est du pipeau. Si je ne pressens pas ce qui est sa douleur secrète et si je ne me doute pas que cette souffrance est bien plus dure à vivre que ce que j'en entrevois, c'est du pipeau. Si je ne perçois pas ce qui est l'extase cachée de l'autre et ne sais m'en réjouir implicitement avec lui, c'est du pipeau. Si je n'aime pas ses rêves, c'est du pipeau. Si je ne rentre pas dans l'admiration -une admiration frémissante- à son égard pour ce qu'il y a en lui de fort, si je n'ai pas vu ce trésor en lui qu'il ne m'a pas montré mais qu'il m'a de toute façon délivré à son insu, c'est, de ma part, du pipeau. Oui, alors mon amour est du pipeau. Alors ma prière est du pipeau, puisque notre amour est notre prière. Et je vis en sous-régime....