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Elle est femme, d’un charme fou en sa maturité légère pourtant éprouvée par les malheurs. Nous prenons parfois un café ensemble. C’est toujours un moment privilégié, dans lequel j’apprends et comprends mieux ce qui fait nos vies, à tout un chacun.   

Le visage ouvert et les yeux pétillants d’intelligence, elle me confie ce jour- là : « Je suis restée longtemps, pendant des années, loin des autres. J’étais dans ma tour, comme une autiste. J’ai beaucoup travaillé sur moi pour les rejoindre. Maintenant, j’aime être avec eux, mêlée à eux. En même temps, j’ai du mal. J’ai du mal parce que je découvre qu’ils ne font que se plaindre et critiquer les absents, même ceux qui leur sont professionnellement confiés. On passe son temps à ça, on ne fait que ça. Et en quels termes, et sur quel ton ! J’ai fait tout ce chemin vers eux pour en arriver là ? Je ne comprends pas ! Mais je veux rester, rester avec les autres, rester avec eux. Je cherche comment rester sans me joindre à la lamentation, sans juger non plus, et sans être ni découragée, ni contaminée. »

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